Vous ne pleurerez pas
Vous ne pleurerez pas
Lorsque je mourrai dans les yeux de l’hiver
Sous la cape grise qui couve Paris
Lorsque des brins de terre glisseront
Sur un coin de lèvres
Près de vos sourires de nuit blanche
Vous ne pleurerez pas
Au creux du silence des pins
Qui ne savent qu’écouter
Entre trois fleurs et quelques vous
Je veux entendre claquer
Les braises d’une cigarette
Que s’avalent ses fumées froides
Je veux qu’un rire d’enfant ricoche
Entre les pierres muettes
Que le soleil soit pâle comme une lune
Lui, et son écharpe de nuages
Dont les gouttes crissent et roulent
Un peu plus bas
La Seine aussi s’évade sans un pleur
L’oubli peut bien se graver sur un fragment de côte
Celle qui mène au cœur
Et mes poches percées
Ne veulent pas emporter
Votre bonheur
Vous partirez sans hâte
Vers les bras des lendemains
Quand je m’effacerai au coin d’une ruelle
Les pieds trainant dans ces flaques mortes
Quelques accords posés sur les épaules
Quelques lumières au fond de la gorge
Je déteste le sel, vous savez,
Lorsqu’il est plein de larmes