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Bords de plages
4 mars 2008

J'ai des envies de bout du monde

entre les volutes du train
et la nature qui sonne midi,
semer mon doute sur les passants
l'air oublié dans un café-ailleurs,
m'imaginer toutes les couleurs
et la vie comme du Prévert
allez viens serre moi la main
je ne partirai pas hier
allez viens il ne manque que toi
j'ai des envies de bout du monde

j'ai des envies de bouts du monde,
envie de les renaître dans l'ordre
de les emmêler encore, dans tes cheveux
puis de les embrasser entre nos paumes
partons avant les trains, si tu le veux
avant que leurs fumées ne se fondent
dans celles de nos cafés brûlants
Et précédons les heures, qu'elles ne nous attrapent plus.

oh, s'il te plait, murmure-moi,
voudrais-tu courir après les limites de la mer ?

s'enfuir d'entre les bras des jetées
ramasser des coquillages en forme de colliers
et que dans les pieds froids du sable
les nôtres gravent le contour du ciel
j'ai des envies de bout du monde
debout sous les hauteurs d'une église d'époque
qui te ferait cligner des yeux
et qui ferait clore les miens
pour d'autres déraisons
se faire un toit d'une canopée
y tresser les rubans du vent
s'endormir enfants contre la nuit
et se promettre la lune

emprunter la fraîcheur des étoiles
la déposer entre les perles de rosée
et basculer ensemble, sur le dos du temps
pour se retrouver face à nos rêves
le sommeil ne trouvera pas nos lèvres, ce soir,
cachées parmi les herbes tendres
et les mains s'endormiront,
mêlées aux parfums du bonheur
qui froissent les secondes
un léger frémissement pour croiser nos sourires
respirer l'air frais de ces instants qui s'écrivent
lettres après lettres
au rythme de nos pulsations
j'ai des envies de bouts du monde, tu sais,
loin du jour et près de toi

fermer les yeux pour ne plus
lâcher ta main et ne pas voir
mon air oublié dans un café-aigreur
sur le quai de la gare où je t'attends
je ne veux pas entendre la nature
qui ombrage le contour de l'horloge
où sèment nos cœurs métronomes
moi j'ai des envies de greniers du monde
où dormiraient nos berceuses nos poèmes
où toutes nos minutes seraient éternité
Yann, il ne me manque plus que toi
le train est un vieux fumeur

la vie ce n'est pas du Prévert
pourtant lorsque les bouts du monde
dégringolent les cheveux
pour se fondre en sucres
dans nos café-bonheur
la réalité n'entre plus dans nos gares.


Emily/Yann

(Merci...)

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